Culture

Franquin, l’auteur de bd

Spirou, Frantasio, l’écureuil Spip, Gaston, Mademoiselle Jeanne et bien sûr le Marsupilami sont les héros de l’univers du dessinateur de BD belge André Franquin. Un dessinateur qui a marqué une génération de lecteurs du magazine Spirou (le concurrent de Tintin pour lequel Franquin a aussi travaillé) dans les années 60.

Le personnage de Gaston est sans doute celui qui illustre le mieux l’univers de Franquin. Un monde magique dans lequel l’adulte regrette la gratuité et la créativité de l’enfance. Gaston est officiellement « garçon de bureau » dans les locaux d’une rédaction, celle d’un journal ressemblant à Spirou. Un emploi peu valorisant et peu utile (qui n’existe plus aujourd’hui) qui permet à ce dernier de donner libre cours à sa créativité (et à celle de son auteur) ; une créativité parfois dévastatrice. Bien avant 1968, les débats sur les 35 heures ou des livres comme le très récent « Bonjour paresse » de Corinne Maier, Gaston Lagaffe et Franquin illustrent un monde du travail absurde.

Idées noires

Cette créativité anarchisante est toujours drôle et optimiste. Elle transparaît dans toute l’œuvre de Franquin. Que ce soit chez Spirou, personnage qu’il a repris et développé, chez Lagaffe bien sur mais aussi chez le Marsupilami. Une créativité basée sur une solide culture visuelle « La peinture, j’en ai toujours été un gros mangeur des yeux; elle me mettait dans un état second. C’est incontestablement elle qui m’a donné le goût de l’image, l’envie de dessiner. Quand j’étais tout môme, tout naïf, j’avais été conquis par les tableaux de Rubens. Je voulais devenir un peintre de ce genre-là », affirmait-il dans une interview.

Pourtant, cette approche humaniste et moqueuse du monde cache une vision moins rose de son univers. L’autre Franquin apparaît dans ses « idées noires », un monde plus sombre, en noir et blanc peuplé de monstres et critiques vis à vis d’un certain nombre d’institution (l’armée..) . Un monde qui permet de mieux comprendre la phase de dépression qu’il a connue même s’il affirme « Cela vient sûrement d’une tendance à la dépression qui n’était pas mortelle car ce sont tout de même des gags pour faire rire, non ? (…)Ils n’ont pas de lien direct avec ma propre déprime car je n’ai pas fait des histoires tristes qui se prennent au sérieux. Mes « idées noires » sont vraiment une rigolade, et pas autre chose que de la rigolade ! « .

Les divers aspects de sa personnalité permettent de mieux comprendre une autre face de son personnage, le militant. On lui doit en effet des œuvres en faveur d’organisations humanitaires comme Amnesty International ou écolo comme Greenpeace.

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